Crezan
F65
F65

F.65 n° ?

"David 45cv"


          A leur naissance, les Sport-Farman de Bossoutrot et Pillon sont motorisés par des Rhône 40 cv. Au Salon de 1919, c'est un Rhône de 60 cv qui prend la place, mais la roue tourne pendant l'année 1920 pendant laquelle Farman décide de choisir l'Anzani de 60 cv, d'entretien plus facilee que le Rhône rotatif, comme motorisation standard du Sport-Farman.


            Néanmoins, l'intérêt pour une puissance de 40-50 cv  est toujours présent et, en 1921, il apparait qu'en 1921 un Sport-Farman indéterminé a été équipé d'un Anzani de 45 cv. C'est cet appareil qui tentera de remporter à l'été la Coupe Michelin de 1921 dans les mains de Lucien Bossoutrot.


          ¤ 1921, Coupe Michelin


            En 1921, la Coupe Michelin doit être attribuée au pilote qui réussira le tour de France en moins de 39 heures consécutives volant jour et nuit.


            Le 17 août, période malheureusement non couverte dans son carnet de vol, Bossoutrot arrive à l'aéroport de Bron et met au point son Sport-Farman équipé d'un moteur Anzani 45cv. Bossoutrot prévoit de prendre son départ le lendemain, 18 août, à 5h30. Au matin, il doit malheureusement retarder son départ à cause du temps, et repousse encore sa tentative d'une journée, à la même heure.

            Ce n'est donc que le 19 août que Bossoutrot décolle de l'aéroport de Bron à très exactement 5h 28mn 28s 2/5. La météo est couverte, mais dans l'ensemble se présente plutôt bien au-dessus de la France; les postes de ravitaillement sont en place, le succès parait donc possible.


            Après son décollage, Bossoutrot prend la direction du sud et atterrit à Nîmes à 8 h pour refaire le plein. Reparti peu de temps après, à 8h12, il traverse une forte averse avant de survoler Toulouse, puis se pose à 12h25 à Pau sur le terrain de la Compagnie Transaérienne. Il y exprime notamment son insatisfaction sur la qualité de l'essence qui lui a été fournie à Nîmes, et qui comporterait beaucoup trop d'eau (ce que les analyses menées ensuite par le S.N.Aé. contrediront).


            Bossoutrot reprend l'air dès 12h35. Alors qu'il commence juste à prendre de l'altitude, son moteur Anzani s'arrête brusquement et l'appareil se pose durement sur la lande. Sous le choc, le train d'atterrissage se brise, contraignant le pilote à rentrer à Pau pour déclarer son abandon.

          ¤ Aviation légère


            Le 7 septembre 1922, le "Petit Parisien" lance un Grand Prix destiné aux motos-aviettes, appareils légers (moins de 200 kg) mus par un moteur ne dépassant pas plus de 10 cv (ce sera 15cv finalement). Le concours, qui se déroulera en juillet 1923, est doté de prix significatifs, le 1° prix étant de 100.000F. Il sera remporté par Coupet sur un Moustique Farman.

            Les constructeurs motivés par l'aviation légère - Caudron, Dewoitine et bien entendu Farman, ne manquent pas l'occasion.


            Chez Farman, Bossoutrot qui avait déclaré à l'occasion de Combegrasse que "un moteur de 10 HP sur son petit planeur David-Farman lui permettrait de voler avec un passager" annonce immédiatement sa participation.


            Farman engagera sur cette épreuve qui se déroule à Buc le 8 juillet 1923 trois "Moustique", pilotés par Bossoutrot, Drouhin et Coupet, Lucien Coupet qui remportera le prix.


            Parallèlement, cet intérêt pour les l'aviation de tourisme de faible puissance apparait dans le carnet de vol de Bossoutrot qui mentionne des essais en vol le 28 avril 1923, puis les 13 et 14 juin d'un "David 45 HP".


          ¤ Le Sport-Farman de Charles Leteneur


            En 1924, l'Aero-Club de France organise pour la première fois le Concours des Avions de Tourisme, qui doit se dérouler du 10 au 17 septembre sur un parcours de 2120 km en 11 jours et 18 étapes, du 7 au 17 septembre 1924.


            Le premier appareil inscrit est un Sport-Farman à moteur Anzani 45 cv. Son pilote est Charles Leteneur, pilote qui sera plus tard président du Club Aéronautique de Dunkerque, un passionné de l'aviation légère qui construira son propre avion après la deuxième guerre.


            La sécurité des vols étant l'un des objectifs de cette épreuve, tous les appareils participant au concours doivent être pourvus du Certificat de Navigabilité délivré par le SNAé qui effectue le contrôle correspondant avant le départ, le 6 septembre à Orly.


            Six appareils qui ne satisfont pas cette condition sont éliminés, et parmi eux le Sport-Farman de Leteneur, dont on ne trouve plus trace ensuite qui pourrait être le futur F-AJIL.

  

Tous droits réservés - Michel Barrière - crezan.aviation@gmail.com