Crezan
F190
Crezan
F190

F.190 n° 57 / 7354

F-AMFF


            L’avion sort des ateliers de montage Farman à Toussus le 17 décembre 1932 ; le 22, Burtin effectue sa réception au cours d’un vol de 39 mn. Le F.190 n° 57 est enregistré à Air Orient le 30 décembre 1932, avec les CdN 3052 et CdI 3285 et l'immatriculation F-AMFF. Air Orient le baptise "L'Adroit" et le destine à son réseau d’Extrême-Orient. Équipé d’un moteur GR 5 Bc et d’une hélice Levasseur Mt 328, l’appareil ne possède que deux réservoirs de 280 litres chacun.

            Avec son moteur GR5Bc, le F-AMMF est le dernier F.190 de base, mais comme le n°56 il possède d'origine un fuselage de F.199 avec fenêtres rectangulaires et raidisseurs de capot. Il est doté d'un équipement de TSF.


            Le 7 février 1933, Noguès essaie l'avion. Le 10 février, il quitte Toussus-le-Noble pour un voyage en Afrique, accompagné du mécanicien et radiotélégraphiste Le Stradic. Il passe d'abord à Bordeaux, Perpignan (10/02), Alicante (11/02), Oran, puis Colomb-Béchar (12/02). Il y prend comme passager Ernest Roume, Président du Conseil d'administration d'Air Orient en Afrique du Nord et Mme Allègre, épouse de l'administrateur délégué d'Air-Orient, qui rejoignent Colomb-Bechar par le train.

            Malgré ses 75 ans, Ernest Roume, ancien gouverneur de l'A.O.F., va inspecter les travaux d'irrigation de la boucle du Niger et l'activité de l'Office du Niger qu'il préside également.

            Le 15 à 7h00, Noguès reprend son voyage par Reggan, Bidon 5, Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou (19/02), Kayes (20/02), puis Dakar (22/02) où il débarque ses deux passagers qui rentrent en France par bateau. Il reprend ensuite son vol par Port Etienne (23/02), Cap Juby (24/02), Agadir (25/02), Marrakech (26/02), Casablanca (27/02), puis Tanger (28/02). Le 1° mars, il repart pour Séville, puis Madrid (02/03), Perpignan (03/03) et Bordeaux (04/03). Après une escale à Poitiers, il revient à Villacoublay le 5 (?), à Toussus-le-Noble le 6 mars après un voyage de 15.000 km sans incident.

            En avril, le F-AMFF est visité par Veritas au Bourget.

Le F.190 F-AMFF "L'Adroit" utilisé par Noguès pour son voyage en Afrique de 1933, entièrement peint en orange tango. [© Michel Barrière]


            Le 27 décembre 1933, le F.190 F-AMFF est pris en charge par Air France. Affecté au réseau métropolitain, il est peu utilisé et sert surtout, semble-t-il, pour du transport de personnel.


            Le 5 juillet 1935, Liaison Le Bourget - Toulouse avec Gimié.

            Le 23 mars 1936, l’avion piloté par Favreau emmène à Méaulte un équipage d’Air France pour réceptionner le Potez 62 F-AOTT. Au retour de son vol, le Potez endommage l'aile du Farman stationné sur le terrain. Réparé sur place, l’avion reprend son service le 20 avril.


            Le 10 février 1937, le Farman est immobilisé à Prague par une panne, résolue avec un changement de moteur par le personnel de l’escale.


            Début 1938, il entre en révision générale dans les ateliers d’Air France jusqu'au 28 février.

            Le 27 mai 1939, sur le terrain de Berck, le pilote Rémy qui prépare son brevet de transport public de passagers fait une fausse manoeuvre au décollage, mettant l'avion en pylône avec pour conséquence un changement d'hélice (Levasseur Mt 151). Le 25 octobre suivant, à sa dernière visite Veritas, le Farman est crédité de 269 heures de vol.


            Réquisitionné par l’Armée de l’Air, l'avion est récupéré par les Allemands. Son sort ultérieur est inconnu.

Les Avions Farman

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F.199 n°6 F-AMOI