Crezan
F190
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F.290 n°1 / (7244)

F-AKER

Le F.290 F-AKER à Villacoublay [© Michel Barrière]


            Une photographie d'un F.190 équipé d'un Gnome-Rhône K5 et immatriculé F-AKER à Villacoublay montre son inscription de dérive qui l'identifie sans ambigüité comme F. 290. Il faut cependant noter qu'il porte la même immatriculation que celle attribuée au F.192 R4, ce qui est troublant, ces deux appareils étant a priori sensiblement contemporains.

            

            Le F.290 fait en fait l'objet d'une commande en petite série de l'Armée de l'Air comprenant 5 F.290  monomoteurs de 240 cv pour un montant de 685.000 F. Dans le récapituilatif couvrant la période du 1° octobre 1928 au 1° mars 1933, cette commande succède à une commande préalable de 2 F.190 monomoteurs de 230 cv, concernant selon toute vraisemblance les F.190 n°7 F-AIYR et n°9 F-AIYP pour un montant de 800.000 F. Cet écart de prix conséquent nous fait soupconner qu'à l'instar du F.192 n°4 de Lena Bernstein, ces appareils ont pu être des reconstructions.


            Il est tentant de supposer que les numéros constructeurs de cette série correspondent à l'immatriculation (le F-AKEV est effectivement le n°5) : cet appareil serait donc le F.290 n°1.

            Compte tenu des n/c avérés - 7246, 7247 et 7248 - des trois F.290 reconstruits par la CAF de 1937 à 1939, les 5 F.290 se succèderaient dans la série non identifiée dans les registres allant de 7244 à 7249.


            A la mi-février 1931, le F.290 n°1 est présenté au Service Technique à Villacoublay. En avril, Lucien Coupet effectue les essais officiels à Villacoublay de trois F.290.


            Parmi les F.290, le F-AKER présente la particularité de posséder un poste de pilotage doté d'un pare-brise en coupe-vent et d'une toiture vitrée, analogue à ce qui sera ultérieurement monté sur le F.198 n°2. La porte de chargement placée sur le flanc gauche sous les 2 hublots arrière impose le passage du tuyau d'échappement sous le fuselage. Le F.290 n°2 F-AKES apparaît conçu de façon analogue avec une seule porte d'accès - coulissante - sur le flanc droit et une porte cargo - plus importante encore que les portes de chargement de blesssés des F.190 sanitaires - sous les hublots du flanc gauche.


            La création de cette porte cargo a nécessairement eu des conséquences sur la structure des appareils. Comme cité ci-dessus, de 1937 à 1939, 3 F.290 furent rachetés et reconstruits par la CAF, alors en difficulté financière, comme F.192 standards. Il nous parait vraisemblable que les 3 F.290 n° 3 à 5 ne disposant pas de cette porte furent les appareils concernés par cette reconstruction.


            Le sort ultérieur du F.290 n°1 nous est inconnu.


¤ Activités des F.290


            Si nous connaissons mal l'utilisation précise par le STAé de tel ou tel appareil de la série, nous avons par contre quelques exemples des essais pour lesquels des F.190 et F.290 ont été utilisés.

  

  • 1931


            - Altimètre acoustique Florisson : en décembre, un F.190 est équipé avec un altimètre de type sonar

  

  • 1932 :


            - Pilotage automatique Bernardi :  le lieutenant Jouy, Duclos et Bernardi effectuent le 12 mars un vol à Istres sur un F.190 équipé du dispositif de pilotage automatique Bernardi. Un nouveau vol est prévu le 13 pour passer le cap des deux heures de vol imposé par le marché.

  

  • 1935 - 1936 :


            - Dispositif Loth de guidage par câble :  une limousine Farman est citée à diverses reprises comme participant aux essais de mise au point et de guidage de ce dispositif.


            - Radio-phare de la "Société Industrielle des Procédés Loth (SIPL)" : un exemplaire en est installé au Bourget en 1935 et un autre, d'un type différent, à Lyon-Bron. En septembre 1935, un vol de contrôle de l'équipement du Bourget est effectué par l'ingénieur-pilote Jouy assisté de l'ingénieur du corps de l'aéronautique Larivière.


            - Radio-phare allemand Lorenz : un équipement est installé au Bourget; à l'automne, le F.190 a été équipé d'un récepteur et de 3 antennes, dont une pour le radio-phare et une pour la balise.


            - Radio-phare de la "Société Française Radio-électrique" : un exemplaire en est installé pour essais à Toulouse en 1936-1937


            - Radio-phare de la société "Le Matériel Téléphonique" : un exemplaire en est installé pour essais à Strasbourg en 1936-1937

  

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F.29O n°2 F-AKES