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Ethiopie

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1935 (2) : La guerre

Journalistes, photographes et cinéastes à Addis-Abeba [www.gallica.bnf.fr]

          ¤ Octobre


            Début octobre 1935, environ 120 journalistes, photographes et cinéastes sont présents dans la capitale éthiopienne, et sont frustrés : l'empereur a interdit leur déplacement sur le front et les informations données par le bureau de presse éthiopien sont réduites et généralement fausses. Néanmoins, leur présence dans la capitale, où ils fréquentent les terrains de Jan Meda et d'Akaki à la recherche d'articles, leur fournit un certain nombre d'informations sur l'activité de l'aviation impériale éthiopienne en octobre et novembre 1935. A partir de décembre, l'empereur et son état-major s'étant déplacés à Dessye, nombreux sont ceux qui commencent à quitter l'Ethiopie.

            Dès le début du conflit, les grands medias affrètent plusieurs appareils pour assurer le transport de films et éventuellement de journalistes entre Addis-Abeba et les points de correspondance avec les Imperial Airways (Le Caire) et KLM (El Solum). Il s'agit notamment des Miles Merlin G-ADFE et Leopard Moth G-ADCO de Birkett Air Service, des Percival P.3 G-ACHM et G-ADEP de Brian Allen Aviation et du Leopard Moth G-ACSH de Roland Falk. Ces appareils quitteront également l'Ethiopie à la fin de l'année.


            Le 1° octobre, un détachement italien passe la frontière éthiopienne pour occuper Moussa Ali, une montagne du territoire Danakil. Un Potez 25 de la base de Djibouti qui surveille la frontière du territoire français observe l'incursion. L'empereur en est avisé en début d'après-midi par l'ambassadeur de France, Auguste Bodard.

            

            Le 2, après une longue prière, l'Empereur décrète la mobilisation éthiopienne. Ce même jour, John Robinson se rend à Adwa pour porter des dépêches avec un Potez 25.


            Le 3 octobre à l'aube, les Italiens passent à l'attaque à partir de l'Érythrée, sous le commandement du Général Bono et à partir de la Somalie sous le commandement du Général Graziani.

            Adwa est bombardé au petit matin. Robinson, qui a passé la nuit sur place, rejoint son appareil camouflé et reste à proximité toute la journée, s'assurant d'améliorer la protection de l'appareil.


            Au matin du 4 octobre, quatre appareils éthiopiens décollent vers diverses destinations, porteurs d'armes et d'instructions pour les principaux chefs militaires, notamment dans le nord où Adwa est sous la menace directe des Italiens. A chaque vol, les Potez 25 transportent, outre le courrier, environ 300 kg d'armes et de munitions. Le Junkers W33 piloté par Weber fait également partie de ces appareils utilisés pour livrer des armes. Dans la matinée, Robinson rentre sans encombre à Addis Abeba.


            Le 6, trois officiers italiens faits prisonniers sur le front nord, ainsi que quelques armes capturées, sont ramenés par avion à Addis-Abeba .


            Le 8, un Potez 25 effectue une reconnaissance sur Adwa, à 1500 m d'altitude, mais se retire devant la défense anti-aérienne italienne. Par la suite, les appareils éthiopiens ne dépasseront généralement pas Dessye, pour éviter une rencontre fatale avec les chasseurs italiens qui patrouillent dans le nord.


            Le 9, un Potez 25 ramène Wodaju Ali à Makale. Il n'a pas réussi à convaincre le Négus, mais, selon Steer, son retour amène le Ras Gagsu, inquiet, à se dévoiler et passer aux Italiens, beaucoup plus tôt que prévu.

 

            Le 10, un Potez 25 amène à Addis-Abeba le Ras Emeru, gouverneur du Godjam.


            Le 16, les Italiens s'emparent d'un terrain d'aviation éthiopien en préparation près d'Axoum. Il possède un dépot de 1500 litres d'essence d'origine américaine, de l'huile et des rechanges, mais aucun atelier de réparation n'est installé.


            Le 17, un Potez 25 passe les lignes italiennes et s'approche de la base navale d'Assab, faisant de nouveau demi-tour devant l'artillerie anti-aérienne.


            Le 20, le pilote français René Drouillet accompagné du journaliste Henri de Vilmorin se pose sur le terrain d'Akaki avec le Beechcraft B17L NC14405. Selon les "Documents Diplomatiques Français", Vilmorin aurait obtenu l'autorisation de rejoindre Addis-Abeba après avoir câblé sa demande à John Robinson.


            Le 21, la presse estime qu'une vingtaine de pilotes étrangers seraient disponibles à Addis Abeba, mais la petite flotte d'appareils ne permet pas de les utiliser.


            Le 22 octobre, l'Empereur prend l'avion pour la première fois du conflit et, se dirigeant vers le nord, survole la garde impériale partant pour Dessye, l'avion cerclant autour des troupes pour les saluer. Il utilise ce jour là l'un des Fokker F.VII piloté par John Robinson.

            Dans les jours qui suivent, l'Empereur autorise Drouillet et Vilmorin à effectuer un survol du front nord. Ils acceptent d'emmener avec eux Herbert R. Knickerbocker, envoyé spécial de Hearst International qui paye une somme importante (100.000 francs, selon Drouillet) pour participer à ce vol exceptionnel, les informations, d'ailleurs souvent fausses, étant distillées au compte-gouttes par les autorités éthiopiennes.


            Le 23, un éthiopien, suspecté d'être à la solde des italiens, est ramené en avion de Dabat à Addis Abeba.

            Ce même jour, le Percival P.3 Gull Four, G-ACHM, affrété par le Daily Telegraph et piloté par Charles F. French effectue une liaison Djibouti - Addis Abeba avant de repartir vers Djibouti et Le Caire pour remettre des films aux Imperial Airways. Le Négus accueille lui-même French à l'aéroport et passe un long moment à examiner attentivement l'appareil. Séduit, il fera commander par la suite plusieurs appareils de ce type pour assurer les liaisons : ils ne seront pas livrés avant la fin du conflit.


            Arrivés le 23 au Bourget en provenance de Malmoe, les docteurs Hylander et Smith, chefs de la mission de la Croix Rouge Suédoise, embarquent le 25 à Marseille sur le s/s Chantilly.


            Le 27, un officier belge, Roger Cambier, décède de mort naturelle à Yrga-Alem où il instruisait un bataillon des troupes régulières. Un Potez 25 ramène le lendemain le corps de Cambier à Addis Abeba pour inhumation.


            Le 30, la mission de la Croix Rouge Suédoise, composée du docteur Aage et du pasteur Svensson. qui vécurent vingt ans en Ethiopie des docteurs Norup Bjark et Holm et de cinq infirmières. embarquent à Marseille sur le s/s Athos II. Des autoambulances et un important matériel sanitaire sont égaleemnt embarqués à bord. Le pilote Van Rosen et son Heinkel rejoindront la mision ultérieurement.

            En octobre également, suite à une demande téléphonique, Weber a transporté dans son Junkers le Docteur Harald Nyström à Dabat pour soigner le Dedjazmatch Ayelu qui se sent malade alors qu'il intervient le long de la frontière érythréenne, sur la rivière Takazze. Sa maladie n'est finalement pas très sérieuse.

  

Le Beechcraft sous bonne garde après son arrivée en octobre 1935 [www.gahetna.nl]

Le Négus  devant le Beechcraft de Drouillet. Contrairement à certaines affirmations, le Beechcraft ne participa pas à la mission en Ogaden de novembre [Coll Michel Barrière]

          ¤ Novembre


            Le 3 novembre, les docteurs Hylander et Schmitt arrivent à Djibouti par le s/s Chantilly.


            Le 7, le prince héritier Asfaw Wossen arrive à Addis Abeba à 16h00, venant de Dessye en avion pour rendre compte du succés de la mobilisation du Wollo.


            Le 8, les troupes italiennes capturent  dans le ghebi de Makale un Potez 25 avec moteur de 500 cv et hélice métallique. L'appareil est "démonté, complet et au moteur en parfait état". Il s'agit, selon toute vraisemblance, du Potez-Hispano accidenté plusieurs semaines auparavant dans le Tigré et en attente de réparation.


            Le 9 novembre vers 6h00 du matin, Drouillet, Vilmorin et Knickerbocker ayant obtenu du Négus l'autorisation de survol du front nord décollent d'Addis Abeba et rejoignent Dessye.

            Ils en repartent le lendemain au petit matin pour un vol de près de 4 heures, survolant pendant environ une demi-heure Makalé, Adwa et Axum, avant de repartir vers Dessye car craignant une intervention de la chasse italienne.

            De retour à Addis Abeba, le rapport de Drouillet et de ses compagnons convainquent le Négus qui achète l'appareil pour 25.000 thalers d'argent (# 500.000 francs). Le Beechcraft, accidenté trois semaines plus tard, n'aurait plus volé.


            Le 11 novembre, la mission suédoise arrive à Djibouti par le s/s Athos II. Leurs camions de 3,5 tonnes sont chargés sur plate-formes pour rejoindre par rail Addis-Abeba.


            Vers le 15, la mission de la Croix Rouge internationale, Brown et Junod, et les chefs de la mission de la Croix rouge Suèdoise, Hylander et Smith,  arrivent à Addis Abeba.

            Apprenant qu'un pilote doit les rejoindre avec son appareil personnel, inutilisable comme avion sanitaire, l'Empereur met son avion personnel, le Fokker F.VIIa "Abba Kagnew" à la disposition de la Croix Rouge Internationale. La mission de la Croix Rouge Suèdoise qui n'arrive que vers le 20 novembre, sans son pilote qui n'est parti qu'une semaine après eux.


            Le 16, Hubert Julian repart pour les Etats-Unis, faisant au passage des déclarations aigres-douces à la presse internationale. Selon Corriger, le plus clair de l'activité de ce "personnage d'opérette ... qui se dit colonel mais n'est au fond qu'un aventurier" a été de donner des interviews à la presse étrangère et à se mettre en valeur auprès des cinéastes.


            Le 17, George Steer (Times), Marguerite Herrero et F. Collins (Reuter) se rendent à Harrar. Ils y retrouvent notamment les journalistes Tharaud (Paris-Soir), Edouard Helsey (Le Journal), Vincent Lavoix (Havas). Malgré des pertes élevées et la démobilisation de certains officiers, une victoire éthiopienne surprise sur une petite colonne motorisée de Graziani qui avançait avec confiance après la prise de Gorahai le 7 s'est conclue par la prise de quatre chars Fiat-Ansaldo, stoppant l'avance italienne.


            Le 19, un communiqué italien annonce que le terrain de Makale va être remis en état pour recevoir de grands appareils. Le Potez 25 capturé serait réutilisé comme prise de guerre par l'aviation italienne.


            Ce même jour, l'Empereur décolle pour une tournée en Ogaden avec un Fokker piloté par Drouillet, la participation de Corriger à cette mission ayant été refusée par le gouvernement français. Il s'agirait du Fokker trimoteur peint en gris argent comme les deux FVIIA.

            Le Fokker est  accompagné par deux Potez 25 dont les pilotes, pendant les jours précédant la mission, ont été longuement entrainés par Mischa Babitcheff au vol en patrouille avec le Fokker. Un Po25 aurait peut-être été piloté par Robinson (?), l'autre est piloté par Asfaw Ali ; ces deux appareils transportent le médecin personnel et le secrétaire particulier de l'empereur.

            Parti d'Addis Abeba à 6h30, le Fokker se pose vers 9h00 à Djidjiga, quartier général du ras Nasibu. L'empereur veut redonner confiance aux troupes de l'Ogaden, déstabilisées par l'attaque italienne et les sérieuses pertes qu'elle a engendrées. Après une réunion avec le Ras Nasibu et le général turc Wehib Pacha, l'empereur se rend - avec le Fokker selon Drouillet - à Daggabur, où il inspecte les troupes et examine les tanks italiens capturés, avant un nouveau conseil avec ses chefs militaires.

            Le 20, Après un nouveau conseil, l'empereur revient à Harrar vers 18h00, puis rejoint Dire-Dawa dans la soirée. Après son départ, deux appareils italiens survolent Harrar. Le 21, l'Empereur rentre en avion de Dire-Dawa à Addis Abeba à 8h30 sans être inquiété.


            Le 22 novembre, un communiqué éthiopien annonce que l'aviation italienne a bombardé un convoi sur la route caravanière Berbera-Djijiga et aurait détruit un avion que ce convoi transportait. La nature de cet appareil qui semble donc être passé par la Somalie britannique n'est pas connue.


            Corriger, Demeaux et Maignal sont rappelés en France. Ils ont effectivement participé jusque là aux opérations : pour 1935, Maignal totalise 220 h de vol à ce titre sur ses carnets de vol. Leur rôle a essentiellement consisté à réaliser des liaisons et transports de personnel, armes et munitions. Ils auraient participé à des actions de renseignement sur les mouvements des forces italiennes sur les fronts nord et sud (Ogaden, Soudan, Érythrée) et à la surveillance de la ligne du CFE.


            Le 23 novembre, Drouillet, reçu à dîner par le Négus, se voit proposer la succession de Corriger comme "Commandant de l'aviation". A la demande de l'ambassadeur, il se contentera du titre de "Conseiller de l'Air". Il est chargé d'acquérir aux Etats-Unis des appareils ; Drouillet évoquera l'éventualité d'acquérir 5 appareils bimoteurs, son idée étant probablement des Beechcraft.


            Le 27, Demeaux demande sa mise à la retraite pour rester en Ethiopie. Sa demande est acceptée "à ses risques et périls". Maignal, pour sa part, demande un sursis qu'il obtiend également. Par contre, Corriger se voit confirmer son retour.

            Schlepp, mécanicien civil, n'est pas concerné par cet ordre ; il ne quittera l'Ethiopie qu'au printemps.


            Le 28, l'Empereur va installer son quartier général à Dessye pour prendre personnellement en main la défense sur le front nord.

            Sa petite flotte aérienne va se révéler indispensable pou maintenir un contact régulier avec Addis-Abeba, et, jusqu'au départ de l'Empereur pour la zone de combat fin février 1936, elle va fournir un service de transport (courrier fret, personnel) quasiment régulier entre Dessie et la capitale.


            Fin novembre, Drouillet quitte l'Ethiopie, Webel le transportant à Dire Dawa avec le Junkers. De là, il rejoint Djibouti où il s'embarque pour la France. Parti pour les Etats-Unis en janvier, il ramènera en février un Beechcraft B17R avec lequel il tentera dans des conditions rocambolesques de revenir vers l'Ethiopie, sans succès.


            Le 30 novembre, le gouvernement français demande à ses ressortissants de quitter l'Ethiopie et de rejoindre Djibouti. Ce même jour, Paul Corriger et sa famille prennent le train pour Djibouti. La force aérienne éthiopienne est désormais prise en charge par Mischa Babitcheff.

  

Chargement par un mécanicien de fusils mitrailleurs sur un Potez 25 en partance pour le front nord. [Internet archive/Movietone Newsreel]

Drouillet embarquant sur le Junkers, peut-être pour son départ vers Djibouti [Ouest Eclair]

Le FVIIa "Abba Kagnew" dans la livrée qu'il porte de novembre 1935 à janvier 1936. Utilisé par la Croix Rouge éthiopienne, il sera piloté par Van Rosen.

[© Michel Barrière]

          ¤ Décembre

            

            Le 2 décembre, Hubert Julian, de passage à Paris, critique évidemment l'Ethiopie.


            Le 4 décembre, un Potez piloté par John C. Robinson rejoint Dabat pour porter à Ayalew Birru l'ordre urgent de rejoindre le Ras Imru. Attaqué par un appareil italien, il parvient à s'échapper et à atterrir sans dommage.


            Le 6, 14 Caproni Ca.111 du 28° Grupo CT et 4 Caproni Ca.101E de la Squadriglia Stato Maggiore bombardent Dessye, causant d'importantes pertes humaines et détruisant des installations de la Croix Rouge.


            Le 7, le journaliste français Georges Goyon (Agence Havas) et Mlle Havig, infirmière norvégienne de la misssion adventiste américaine, blessés durant le bombardement sont ramenés en avion sur Addis Abeba.

            Interdits de déplacement vers le front nord par le Négus, les journalistes inventent des événements et quittent peu à peu le pays. Ils ne seront bientôt plus qu'une douzaine pour passer Noël à Addis-Abeba. Néanmoins, un appareil de la presse (un Percival de Brian Allen Aviation semble-t-il) transportant le journaliste James A. Mills (Associated Press) parcourt le front sud, se posant à Djidjiga et Daggabur, accompagné sur une partie du parcours par "l'appareil privé du Négus" (probablement le Junkers).


            Le 8 décembre, à Addis-Abeba, le journaliste Christian Ozanne (Agence Havas) informe Everett Colson, conseiller de l'Empereur, des fuites survenues en France sur le contenu du plan Hoare-Laval publiées dans L'Echo de Paris et L'Oeuvre. Le ministre des Affaires Etrangères s'avérant incapable d'une décision, Colson envoie un long message à l'Empereur à Dessye et demande finalement l'autorisation de s'y rendre.

            Le 11, le plan Hoare-Laval est officiellement communiqué à l'Ethiopie via les ambassadeurs Barton et Bodart. Devant l'impuissance du Conseil des Ministres d'Addis, Colson se rend en fin de journée par avion à Dessye.

            Le 12, Ato Tasfai Tegan, Directeur des Affaires Etrangères, est convoqué à Dessye qu'il rejoint en Potez 25.

Selon certaines sources, l'Empereur aurait fait ce jour-là une tournée d'inspection en avion sur le front nord.


            Le 13, Les journalistes Karl von Wiegand et Lady Drummon Hay rejoignent également Dessye par avion.

            Hubert Julian arrive à New-York venant de Londres par le paquebot Aquitania. Sur le même navire, Liji Tasfaye Zaphiro, secrétaire de la Légation éthiopienne à Londres.


            Le 15, un Potez 25 piloté par Asfaw Ali transporte discrètement le journaliste Georges Steer d'Addis-Abeba à Dessye pour lui permettre d'assister à la conférence de presse donnée le lendemain par l'Empereur pour annoncer son refus du projet d'accord Hoare-Laval favorable à l'Italie, considéré comme "une prime à l'agression".


            Le 16, un Potez 25 piloté par Tesfa Hayle effectue vers le nord-est d'Addis Abeba un vol d'entrainement avec deux passagers dont un futur élève Malake Selam.


            Le 20 décembre, deux britanniques, Ursula et Charles Lloyd, partis de Khartoum, se dirigent vers Addis-Abeba pour y passer les fêtes de Noël avec leur ST-25 Monospar G-ADTE.

            Une panne moteur les oblige à se poser près d'Addis Alem où ils sont arrêtés et emprisonnés, suspectés d'être italiens. Ayant pu prévenir Addis-Abeba, ils sont libérés sur ordre de l'empereur.

            Aidés par les éthiopiens, ils remettent leur appareil en état et décollent le 24 décembre pour la capitale, mais s'écrasent peu après, moteur coupé. Les deux occupants sont blessés, Ursula Lloyd étant plus sérieusement touchée aux jambes. Une caravane accompagnée d'un médecin anglais est envoyée à leur secours et les ramène en civière sur plus de 100 km. Madame Lloyd passera trois semaines à l'hôpital d'Addis Abeba. Sortie de l'hopital, elle quitte Addis Abeba le 7 mars pour passer trois semaines à Djibouti qu'elle quittera par mer.


            Le 26, un avion privé de type indéterminé, piloté par l'allemand Friedrich Hansen en provenance de Khartoum a une panne du circuit d'huile à une vingtaine de kilomètres d'Addis Abeba et endommage son hélice à l'atterrissage. Les occupants rejoignent la capitale en automobile.


            La Croix Rouge Internationale s'organise. Arrivés en novembre, les délégués du Comité International de la Croix rouge, Marcel Junod et Sidney Brown, participent à la création de la Croix Rouge Éthiopienne. Ils assurent également la coordination des ambulances fournies par les Croix Rouge égyptienne, finlandaise, britannique, hollandaise, norvégienne et suédoise qui se mettent progressivement en place. En décembre, le Comte Carl-Gustav von Rosen arrive de Djibouti avec son Heinkel HD 21 repeint aux couleurs de la Croix Rouge Éthiopienne.


            Le 30 décembre, les Italiens bombardent un hôpital de la Croix rouge suédoise sur la rive de la rivière Ganele Doria, à 30 km au nord-ouest de Dolo. L'opération fait de nombreuses victimes, morts et blessés, tant chez les Ethiopiens que les ambulanciers suédois et provoque l'indignation internationale.

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