Ethiopie 1929-1936
1932 : La première perte
¤ Janvier
Du Nouvel An au 12 janvier 1932, la délégation éthiopienne du prince héritier effectue une visite officielle en France. L'aviation est absente des visites au profit des chars (Satory) et de l'automobile (Renault).
A Addis-Abeba, les vols de liaison se prolongent maintenant vers des zones moins fréquentées. Le retour de Misha Babitcheff, maintenant pilote confirmé, augmente sensiblement le potentiel de l'équipe. Le 13 janvier, à 8h00 du matin, e Potez de Corriger et Baladé transporte médicaments et courrier destinés à des postes militaires de la province de l'Ogaden. Leur première étape est Djidjiga, où ils se posent à 10h45.
Le 14, une forte brume retarde le décollage espéré à l'aube. Ils survolent d'abord la région de Dagabour couverte d'une brousse dense et compacte où un terrain d'atterrissage a été dégagé, larguant un colis sur le terrain signalé avant de rejoindre Bourcelli, atterrissant à 10h45 sur les rives de l'oued Shebelli pour y rencontrer les dirigeants locaux : le Kagnazmatch Wol-Woll, chef somali, et le Kagnazmatch Démissié Gabré, auquel ils remettent le courrier. A 14h00, ils reprennent la direction de Djidjiga où ils parviennent vers 17h00.
Le 16 janvier, à 8h45, le Potez repart de Djidjiga pour Addis Abeba atteint à 11h15, ayant parcouru 2100 km.
Le 19 janvier, un Puss Moth immatriculé en Allemagne en provenance d'Assab, attendu depuis plusieurs jours par l'ambassadeur d'Allemagne Hossenfelder, se présente sur Addis-Abeba, refuse le terrain de Jan Meda et va atterrir vers Gaffarsa, dans une zone plus dégagée. Il s'agit de deux médecins allemands effectuant un voyage d'études.
Cette même semaine, Babitcheff effectue avec un Farman deux voyages dans la région du lac Abaya (Margherita), à 300 km au sud-ouest d'Addis-Abeba et ramène dans la capitale un pasteur de la Sudan Interior Mission qui doit y subir une opération.
Les deux écoles de pilotage dirigées par Vedel sont désormais opérationnelles à Dire-Dawa pour la formation initiale sur DH60M et Addis-Abeba /Akaki sur le Breda 15 et un Po 25 Hispano à double commande.
Tesfa Mikaël Haylé revient de sa formation en France, breveté civil et militaire. Des six pilotes initiaux, seuls Demissie Hayle et Seyoum Kebede ne parlant pas français, n'ont pu profiter d'une formation en France. Leur formation s'est poursuivie avec Vedel à l'école de Dire Dawa. Lâchés après respectivement 112 et 115 vols en double commande, ils ont effectué chacun une cinquantaine d'heures de vol en solo avant de passer avec succès les diverses épreuves du brevet dans les derniers jours de janvier. Le Moth, toujours actif, est ramené dans les hangars de l'école d'apprentissage pour une révision complète.
1932 : avant un départ en mission sur Potez-Hispano.
De g. à dr. :
Picaper, Asfaw Ali, Corriger, X, Babitcheff, Tesfa Mikael Hayle, X [Coll Michel Barrière]
¤ Février
Le 3 février, à 7h00 du matin, l'empereur prend le train pour une visite à Djibouti, accompagné de son épouse, du prince Makonnen, du Ras Seyoum et du Ras Hailu.
Le 4, le F.192 offert par la France, piloté par Corriger accompagné de son épouse, de Tadessé Machecha et du mécanicien Jacob Sarafian, et un Potez-Hispano piloté par Babitcheff, décollent pour Djibouti. Les deux avions se posent à Djidjiga pour y déposer un sac de courrier, des médicaments et des pièces de rechanges pour les automobiles de la mission de délimitation de la Somalie britannique avec l'Ethiopie. Le 5 à 11h00, les deux appareils se posent à Dire Dawa.
Le 6, Corriger et Babitcheff rejoignent Djibouti avec le courrier et restent à la disposition de l'empereur arrivé le matin à 06h30. Pendant la cérémonie officielle, les deux avions survolent la gare et accompagnent le cortège impérial jusqu'au palais du gouverneur.
Le 9, les souverains éthiopiens se rendent à Obock sur l'aviso Vitry-le-François, survolé par les appareils éthiopiens.
Le 12 février, Corriger rentre dans la capitale éthiopienne où il laisse son épouse. Le lenddemain, accompagné de Baladé, il repart à 14h30 pour Djibouti. Un fort vent de face et des tourbillons de poussière allongent le trajet de plus d'une heure. La visibilité est mauvaise et Baladé guide Corriger sur la voie ferrée. A 17h50, à 9 km de la gare de Holl-Holl sur le territoire de Djibouti, le sable étouffe le moteur et Corriger se pose sur un terrain peu favorable. Une roue du Farman accroche un rocher et le fuselage ne résiste pas au choc; les deux aviateurs sont éjectés. Si Baladé s'en tire avec quelques contusions, Corriger se casse un bras. La nuit tombant, plutôt que de chercher à rejoindre la gare, Baladé décide d'attendre les secours à son côté . Ce n'est que vers une heure du matin que le train de secours venant de Djibouti en marche lente repère ses appels et ses signaux. Transporté à l'hôpital de Djibouti, orriger y restera près d'un mois.
A son retour de Djibouti par le train, l'empereur s'arrête pendant 3 jours à Dire-Dawa. Le 17 à 6h00 du matin, il visite le terrain d'aviation de Dire-Dawa, assistant aux vols des deux nouveaux brevetés, Demissie Hayle et Seyoum Kebede.
¤ Mars
Le 9 mars, deux jeunes aviateurs de l'Aéro-club Joseph Le Brix, Raoul Lavail et Jacques Fèvre, arrivent à Dire Dawa sur leur Caudron Luciole.
Partis d'Orly le 1° janvier, ils ont fait un long voyage touristique par Bordeaux, Perpignan, Barcelone, Alicante, Malaga, Casablanca, Fez, Oran, Alger, Tunis, Gabès, Tripoli, Syrte, Bengazi, Tobrouk, Alexandrie, Le Caire, Assiut, Assouan, Wadi-Halfa, Atbara, Port Soudan, Massaoua, Assab et Djibouti, surmontant diverses difficultés administratives et des dommages accidentels en Cyrénaïque réparés avec l'aide des mécaniciens italiens. lls ont ensuite rencontré les vents de sable entre Assouan et Wadi-Halfa. Au cours de leur voyage, ils ont donné près de 600 baptêmes de l'air, dont 76 à Djibouti.
Le 15 à 10h30, Babitcheff et Picaper partent pour Djidjiga. Le temps étant très nuageux, ils se posent à Dire Dawa, et en repartent le lendemain à 7h00, se posant à Djidjiga à 7h45. Ils en repartent une demi-heure plus tard avec un passager, l'ingénieur Zaoudé-Balaïn de la mission de délimitation des frontières avec la Somalie britannique. Ils sont de retour à Addis-Abeba en 2h50.
Le 16, Lavail se pose seul à Addis Abeba ; Fèvre, malade, a préféré faire le trajet par le train. Lavail est accueilli par l'ambassadeur et son épouse, M. Lachèze, consul de France, Corriger et le personnel de l'aviation ainsi que Tadessé Machecha.
Le 21, Babitcheff s'envole à 6h00 sur un Potez mais revient se poser à 7h00 le temps étant trop nuageux. Il repart à 14h00 vers la région d'Aouache et des Danakils, mais doit se poser au retour à l'Aouache, heureusement sans problème, sur un terrain non préparé et encombré de mimosas. Il en repart le lendemain 22, se posant à Addis Abeba vers 12h30.
Le 25, Corriger, remis de son accident, Baladé et leurs épouses rentrent de Djibouti par le train.
¤ Avril
Le 4 avril, l'empereur organise une grande excursion sur la nouvelle piste qui doit relier Addis-Abeba à Djimma, réalisée avec des moyens modernes, tracteurs, caterpillar, etc. Le corps diplomatique est largement présent : ambassadeurs de France (Reffye), de Grande-Bretagne (Barton), des USA (Southard), d'Allemagne (Hossenfelder), de Belgique (Janssens) ainsi que le chargé d'affaires italien (Scamacca) et le Consul d'Egypte. Venant de France, le Caudron de Lavail se pose à proximité des grandes tentes abritant les convives.
Le 6, le Caproni Ca.101 Co (Coloniali) immatriculé I-ABBW (c/n 3205) de Patto Italo Etiopico SA, parti à 6h30 de Massaoua, se pose vers 12h30 à Ghennet, à une quarantaine de kilomètres d'Addis-Abeba, piloté par Francis Lombardi et le capitaine Marazzani et transportant le baron Raimondo Franchetti, financier italien. De nombreuses personnes attendent l'appareil ; la légation italienne bien sûr, mais également des curieux comme Corriger, Babitcheff et Fèvre. Les arrivants sont accueillis formellement par Wolde Guiorguis, secrétaire des affaires étrangères.
Le 26, Babitcheff effectue une liaison postale entre Addis Abeba et Dessye.
En 1932, accueil à Jan Meda d'une personnalité transportée par Potez Hispano [DR]
¤ Mai
Le 2 mai, Lavail et Fèvre se rendent sur le terrain préparé par l'équipage du Caproni. Le sol étant lourd, l'appareil est peu chargé mais ne décolle qu'au bout de 700 mètres, une baisse de régime l'obligeant à se poser. S'il touche le sol correctement, l'appareil heurte un tas de gravats qui arrache le train et fait éclater la cellule, complètement détruite sans dommage pour l'équipage qui repartira par le train le 10 mai, embarquant pour la France le 13 à Djibouti sur le SS Chantilly.
Le 6, deux Potez pilotés par Corriger et Babitcheff accompagnés de Maignal décollent à 10h00 d'Akaki transportant du courrier pour Djimma, se posant à 11h30 sur la piste aménagée dans la plaine de Mandara. Reçus par le Gouverneur Aba Jifar et le marchand grec P. Zervos avec des présents, ils donnent le baptême de l'air à des chefs éthiopiens et reprennent le chemin du retour le lendemain avec du courrier et des passagers.
Le 12 au matin, Corriger et, Babitcheff effectuent une liaison postale vers Dessye, chacun pilotant un Potez 25. Corriger en revient le lendemain mais Babitcheff, ayant un problème sur son appareil, n'en revient que le 14.
Le 20, l'empereur déchu Lidj Yassou, aidé par le Ras Hailu Tekle Haymanot, gouverneur de la province du Godjam et opposant du Négus, parvient à échapper à la garde du Ras Kassa qui assiste au mariage du prince héritier Asfawossen. Cette évasion suscite l'inquiétude de l'empereur et les Potez 25 sont mis à contribution pour larguer des tracts sur le Nil bleu et le Godjam et effectuer des vols de surveillance.
¤ Juin
Le 9 juin, le journaliste et écrivain Henry de Vilmorin, parvenu à Djibouti avec le Farman F.197 "Paris" de Philippe d'Estailleur-Chanteraine, arrive à Addis-Abeba par le CFE.
Le 11, Corriger et Maignal se rendent à Debre Markos. Alors que le Potez va atterrir, un grand vautour, probablement de plus de 2 mètres d'envergure, transperce le flanc du fuselage déséquilibrant l'appareil que Corriger pose en l'état et qui est réparé sur place..
A la mi-juin : Asfaw Ali est lâché sur Potez 25 sur le terrain d'Addis Abeba.
Le 16, la princesse Zenabe Worq ("Pluie d'Or"), la fille préférée de l'empereur, âgée d'à peine 14 ans, épouse le Dedjazmatch Haile Selassie Ayala, héritier du Tigré et petit-fils de l'empereur Johannes IV. Par cette alliance l'empereur cherche à s'attacher la grande province du nord, attenante à l'Erythrée italienne.
Le 17, l'empereur déchu Lidj Yassou arrive en train à Dire Dawa sous forte escorte. Repris début juin, l'empereur a décidé de l'envoyer en voiture à Aramaya où le gouverneur d'Harrar le conduira à une prison plus sévère. Manquant d'hommes de confiance, Lidj Yassou ayant de nombreux partisans, l'empereur demande à Vedel d'assurer ce transport.
Vedel accepte et prépare sa Ford, escortée de 2 camions. Le prisonnier enchainé à un noble par une chaine d'or y embarqueainsi que le chef des congrégations de moines de l'Ethiopie, Asfaw Ali et un soldat occupant les marche-pieds. A 2 km de Dire Dawa, les deux camions s'enlisent à la traversée d'un gué et la Ford continue sans escorte. Le soir même, Vedel est de nouveau sollicité. Lidj Yassou, se disantt souffrant, refuse de rejoindre sa prison de Kourfa Tchallé autrement qu'en voiture, mais la piste n'est utilisable que par des mulets. Mobilisant les hommes du gouverneur d'Harrar pour aménager la piste au fur et à mesure de sa progression, Vedel repart et le lendemain midi, dépose Lidj Yassou à sa nouvelle prison.
Le 29, Paul Corriger effectue une liaison postale d'Addis Abeba vers Debre Markos.
¤ Juillet
Le 1° juillet, Corriger revient de Debre-Markos à Addis-Abeba. La saison des pluies ralentit l'activité aérienne pour l'été.
¤ Août
Son rôle dans le transfert de Lidj Yassou a mis Vedel dans une position risquée. Dans la région musulmane de Harrar où l'empereur déchu compte de nombreux partisans, il est désormais accompagné dans ses déplacements de deux gardes éthiopiens, sans être pour autant à l'abri de tout risque.
En août, après avoir déjeuné dans un restaurant d'Harrar, il est victime d'un sévère empoisonnement au "mauvais café", tradition locale à base de poisons végétaux. Il en réchappe de justesse grâce à un transport rapide à l'hôpital français : son restaurateur qui a disparu entretemps était un partisan de Lidj Yassou.
Un après-midi d'été, lors d'un vol en double commande à Dire Dawa, le moteur du Moth cafouille et s'arrête. Vedel tente d'atteindre le lit de la rivière de Dire Dawa, mais à quelques mètres de son objectif, l'avion heurte un obtacle et se retourne. L'examen révèle des longerons brisés ou tordus, nécessitant de faire venir du matériel d'usine.
La perte du F.192 a fait disparaitre l'appareil personnel de l'Empereur. La concurrence allemande réapparait avec des propositions ambitieuses : vente de trimoteurs Junkers 52, de véhicules divers à des conditions de crédit exceptionnelles. Il en résulte la décision de réparer le Junkers W33 tpujours stocké. A l'été 1932 arrive une mission dirigée par l'ingénieur-pilote Ludwig Weber, chargé de reconstruire l'appareil, travail important qui poursuit jusqu'en 1933 dans un hangar de Jan Meda.
Le DH60 retourné fin 1932 à Dire Dawa.
¤ Septembre - octobre
C'est peut-être l'arrivée de la mission allemande qui incite Thierry Maignal à faire en septembre le point des travaux réalisés par la mission française pour le développement de l'aviation éthiopienne depuis le couronnement de l'Empereur. Le 20 septembre, il adresse une note détaillée à l'ambassadeur Reffye, note qu'il termine en soulignant la contrainte de lutte contre la volonté d'implantation de la mission allemande.
Le 15 octobre, Babitcheff effectue dans la journée un vol postal entre Addis Abeba et Debre Markos.
¤ Novembre
Le 4 novembre, vol postal entre Addis Abeba et Debre Markos
Le 7, l'empereur et ses deux fils se rendent en voiture à un campement provisoire installé à Wollissi, à 2000 m d'altitude et à 115 km d'Addis-Abeba, sur la nouvelle route du Djimma.
Le 8, le Farman blanc, piloté par Corriger, et 2 Potez 25, pilotés par Micha Babitcheff et Asfaou, rejoignent Wollisso. L'après-midi, profitant d'excellentes conditions météorologiques, Haïlé Sélassié décide de faire une promenade aérienne: ce sera son premier vol en Ethiopie. Il monte à bord du Farman de Corriger, accompagné du prince Makonnen, son fils cadet, et de ses gendres, le Ras Desta Demptou et le Dedjaz Haïlé Sélassié, ces deux derniers recevant à cette occasion leur baptême de l'air.
Le prince héritier Mardasmatch Asfaou Wessen et le Dedjaz Mangacha Wassenié montent à bord du Potez de Michka Babitcheff, tandis que le pilote Asfaou prend à son bord Ato Madessa Macheche et Lidj Bellou. Les appareils rejoignent la région de l'Omo qu'ils survolent pendant plus d'une heure.
Le 11, vol postal entre Addis Abeba et Debre Markos
Le 22, vol postal entre Addis Abeba et Debre Markos
Les 29 et 30 novembre, vol postal entre Addis Abeba et Dessye
¤ Décembre
Le 4 décembre, André Maillet et son épouse arrivent en touristes à Addis Abeba. Ils ont quitté Orly le 24 novembre avec leur Caudron Phalène F-AMCB, et rejoint Djibouti le 3 décembre en passant par Marseille, Tunis, Tripoli, Syrte, Bengazi, Le Caire, Assouan, Wadi-Halfa, puis Asmara. Le 5 décembre, Maillet assure la liaison postale avec Djibouti et retour. Il prévoit de rester une quinzaine de jours dans la capitale éthiopienne.
Le 12 décembre, la communauté française organise une réception en son honneur au Grand Hôtel appartenant au français G. Gleyze et qui sert de quartier général à l'Amicale Française en Ethiopie, dont Corriger est alors vice-président.
Pendant son séjour, Maillet effectue quelques démonstrations et baptêmes de l'air, qui se terminent brutalement. Lors d'une démonstration sur le terrain de Jan Meda, dont la superficie est réduite par des constructions, un vent violent se lève et Maillet se trouve dans une position critique ; obligé de passer entre les hangars et des eucalyptus, il accroche les arbres et s'écrase sur une toucoule dont il traverse le toit en tôle, heureusement sans dommage pour le pilote, son passager et les habitants.
Le 12, liaison postale entre Addis Abeba et Debre Markos.
Ce même mois, Corriger et Babitcheff renouvellent la liaison déjà effectuée en mai à Djimma.
Le 26, deux Potez 25 décollent pour Shuro Ghimmira. Le premier est piloté par Corriger, accompagné de Picaper; le second est piloté par Babitcheff. A 8h45, ils se posent à proximité de la petite ville pour en repartir à 11h00, avec comme passager le Dedjazmatch Mangacha, gouverneur de la province de Madji, et se posent à Addis-Abeba à 13h30.
24 novembre 1932 : Maillet et son épouse au départ de France avec le Phalène F-AMCB. Le nom de l'appareil apparait sous la fenêtre, écrit en amharique [Coll Michel Barriere]
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